Port Milwaukee est l’un des plus récents ports de l’Alliance verte à offrir une réduction sur les droits portuaires aux navires dont les armateurs réalisent certaines améliorations environnementales. L’initiative StewardSHIP a été conçue juste à temps pour la présente saison de navigation internationale sur les Grands Lacs.
« Nous suivons l’exemple des ports canadiens en misant sur la reconnaissance et l’encouragement pour les investissements privés des armateurs dans les améliorations environnementales », soutient le directeur de Port Milwaukee, Adam Tindall-Schlicht.
L’initiative StewardSHIP a été lancée à la suite d’une analyse des impacts des programmes d’incitation portuaire existants sur les rives canadiennes des Grands Lacs. « Nous avons constaté qu’un certain nombre d’armateurs répondaient à l’appel et investissaient, non seulement pour se préparer à augmenter le rythme des affaires dans les décennies à venir, mais aussi pour le faire avec de nouvelles technologies qui protègent l’écologie unique des Grands Lacs », explique M. Tindall-Schlicht.
Bien sûr, en tant que fier participant de longue date de l’Alliance verte, notre port ne cesse de promouvoir et d’encourager les meilleures pratiques environnementales, mais il y a aussi un argument économique à faire valoir.
« Étant donné que la chaîne d’approvisionnement nord-américaine est poussée à ses limites, que les effets de la pandémie persistent, que les interruptions de production avivent l’inflation et que les coûts du carburant et de l’expédition augmentent, chaque dollar compte pour déterminer l’itinéraire des marchandises. »
Tindall-Schlicht est convaincu que l’incitatif de 10 % est susceptible d’attirer des entreprises nouvelles ou d’autres sociétés tout en accueillant dans le port des navires plus verts, dans un contexte où tout le monde gagne. « Nous voulons que Port Milwaukee devienne un chef de file américain en matière d’incitatifs de ce genre », dit-il.
Pour se qualifier, les armateurs doivent satisfaire à au moins l’un des critères dans au moins trois des quatre catégories de StewardSHIP : participation à un programme environnemental (tel que l’Alliance verte); certification d’une étude de classification des navires (telle que RightShip, qui est partenaire de l’Alliance verte); stratégies d’émission et technologies d’impact environnemental; technologies de lutte contre le bruit sous-marin.
Port Milwaukee s’associe à l’initiative StewardSHIP de concert avec la ville de Milwaukee et son bureau de collaboration environnementale (Environmental Collaboration Office). Sous la direction du maire Cavalier Johnson, Milwaukee travaille sur les différentes façons dont la municipalité riveraine peut préserver son titre de leader mondial dans la gestion naturelle des eaux.
« StewardSHIP est l’une des façons pour notre port de collaborer non seulement avec la ville de Milwaukee, mais aussi avec l’État du Wisconsin et, bien sûr, avec les gouverneurs et premiers ministres des Grands Lacs et du Saint-Laurent afin de contribuer à une stratégie globale pour verdir le transport maritime », ajoute M. Tindall-Schlicht.
Nous voulons aussi publiciser ces mesures incitatives de façon très proactive et dynamique, en espérant que la participation augmentera constamment d’année en année.
Les armateurs doivent soumettre les documents requis avant l’entrée de leur navire au port. « Nous avons décidé d’adopter cette approche pour donner aux armateurs plus de flexibilité plutôt qu’une date limite fixe en début de la saison », explique-t-il.
« Nous considérons également cette première année comme un projet pilote et nous accueillerons très certainement les commentaires sur ce qui fonctionne bien, sur ce qui nécessite une réévaluation et sur les efforts actuels des armateurs susceptibles d’être intégrés aux éventuelles mesures incitatives, précise M. Tindall-Schlicht. Nous voulons aussi publiciser ces mesures incitatives de façon très proactive et dynamique, en espérant que la participation augmentera constamment d’année en année. »
Et si d’autres ports américains suivaient l’exemple? « Si jamais tous les ports d’Amérique du Nord proposent une sorte de programme incitatif à la performance environnementale, je serai le premier à célébrer cette réussite », résume Adam Tindall-Schlicht.
L’Administration portuaire de Québec a lancé son programme ÉcoCargo à la fin de 2021, dans le cadre de son objectif d’amélioration continue de la performance environnementale dans l’ensemble de ses installations portuaires.
« L’Administration portuaire de Québec déploie des efforts constants pour être un chef de file au chapitre de l’environnement, et est heureuse d’offrir cet incitatif pour encourager les armateurs à réduire davantage l’empreinte des activités portuaires », déclare Pierre‑Luc Gosselin, directeur, Intelligence d’affaires, au Port de Québec. « Ça s’inscrit dans l’éventail d’initiatives prises par le port avec la ferme conviction que la prospérité à long terme de l’industrie maritime est directement liée à sa façon de prendre soin de l’environnement dans le cadre de ses activités. »
ÉcoCargo offre un rabais direct sur les droits portuaires au Port de Québec pour les navires de marchandises, à hauteur des mesures mises de l’avant par les armateurs sur le plan environnemental.
Les escomptes sont déterminés par le niveau de réussite de l’armateur dans le cadre du programme de certification environnementale de l’Alliance verte ou du système d’évaluation des gaz à effet de serre de RightShip.
Les rabais consentis représentent un engagement financier important de la part de l’Administration portuaire de Québec, qui s’attend à ce qu’environ le tiers des navires faisant escale dans le port cette année soient admissibles à des escomptes à divers niveaux. « Oui, c’est beaucoup d’argent, mais nous sommes heureux d’offrir cela à titre d’investissement pour favoriser le développement durable de notre industrie, affirme M. Gosselin. Nous souhaitons que ça incite les armateurs à continuer de faire tout ce qu’ils peuvent pour réduire les émissions de carbone qui engendrent les changements climatiques. »
La réaction au programme est déjà positive : « Tout le monde apprécie qu’on lui offre une carotte plutôt qu’un bâton, avoue M. Gosselin, mais ce n’est pas non plus un cadeau facile à mériter. »
En effet, sur la base des critères de l’Alliance verte, l’armateur doit obtenir une moyenne générale d’au moins 4,5 sur 5 pour obtenir un escompte de 10 %. En fonction des critères du programme RightShip, l’escompte ÉcoCargo sera de 10 % si l’armateur obtient la cote C, de 20 % pour la cote B et de 30 % pour la cote A, soit la plus élevée.
Comme dans le cas du programme de l’Alliance verte, tous les critères d’ÉcoCargo seront aussi réexaminés régulièrement pour qu’ils demeurent suffisamment exigeants par rapport à la réglementation environnementale, aux normes de certification et aux technologies émergentes.
Depuis son lancement, l’Administration portuaire de Prince Rupert (APPR) a continué de faire évoluer son programme Green Wave d’incitation à l’utilisation des navires maritimes. En 2013, cette initiative portuaire était devenue l’une des premières du genre en Amérique du Nord.
Le port a établi des critères précis pour les différents niveaux d’escompte sur les droits portuaires consentis au prorata de la réduction d’émissions. Avec les différents critères et programmes environnementaux désormais disponibles pour quantifier les émissions, l’APPR demande aux armateurs de fournir la documentation permettant de déterminer si le navire peut bénéficier d’un rabais de niveau 1 (10 %), de niveau 2 (20 %) ou de niveau 3 (50 %) dans le cadre du programme Green Wave.
« La version initiale de notre initiative Green Wave était axée sur les programmes de certification environnementale, comme celui de l’Alliance verte, ainsi que sur les mesures de réduction des émissions », se souvient Ken Veldman, vice-président des affaires publiques et des questions de durabilité au sein de l’Administration portuaire de Prince Rupert. « Depuis ce temps, nous avons élargi la portée et les exigences à plusieurs égards. »
En 2017, certaines remises ont été ajoutées pour la réduction du bruit sous-marin, qui sont basées sur la classification des navires et les investissements dans des technologies de conception de navires ou d’hélices plus silencieux. « Il est de plus en plus facile d’évaluer les améliorations sur la réduction du bruit sous-marin puisque les sociétés de classification proposent désormais l’expertise nécessaire pour mesurer les différences », note M. Veldman.
Les activités portuaires ont des impacts certains, et nous avons la responsabilité d’essayer de les atténuer.
« Nous nous employons actuellement à finaliser l’installation des services d’alimentation à quai au terminal Fairview, et nous avons l’intention d’utiliser également les mesures incitatives de Green Wave pour encourager les équipages à brancher leur navire à cette source électrique au mouillage plutôt que de fonctionner avec leur carburant », ajoute-t-il.
Ces investissements sont considérables, mais M. Veldman affirme que le port est conscient de sa valeur. « Les activités portuaires – tout comme les autres secteurs – ont des impacts certains, et nous avons la responsabilité d’essayer de les atténuer autant que possible dans le cadre de nos activités. »
« Les flottes s’améliorent à l’échelle mondiale au chapitre de l’environnement, et le port continue en ce sens à rehausser la barre, de sorte que les escomptes de Green Wave continuent de récompenser les efforts de durabilité de premier ordre, explique M. Veldman. Il faut en faire beaucoup plus maintenant qu’il y a 10 ans pour obtenir une performance Gold Star, et c’est là la nature de tout bon programme d’incitation. »
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L’Administration portuaire de Vancouver-Fraser a lancé le programme ÉcoAction en 2007, devenant ainsi la première administration portuaire nord-américaine et la troisième au monde à offrir des mesures incitatives aux compagnies maritimes qui surpassent leurs obligations afin de réduire leur empreinte écologique.
« De 2010 à 2019, la participation est passée de 10 % à 40 %, ce qui montre la volonté d’adhésion du transport maritime international », raconte Ronan Chester, directeur de l’action climatique et du leadership en matière de durabilité pour l’Administration portuaire de Vancouver‑Fraser. « La participation a certainement diminué pendant la pandémie et à la suite de l’annulation subséquente des saisons de croisière, mais nous sommes tout de même heureux de constater la qualification de plus de 2 400 escales au Port de Vancouver au titre d’un rabais ÉcoAction pour la période de 2019 à 2021. »
À ce jour, plus de 5 000 escales au Port de Vancouver ont bénéficié d’un escompte ÉcoAction, ce qui a permis à diverses compagnies maritimes d’économiser des millions de dollars en droits portuaires tout en favorisant la réduction des gaz à effet de serre, des contaminants atmosphériques et du bruit sous-marin.
« Nous espérons continuer d’encourager les compagnies maritimes à réduire leur empreinte écologique, que ce soit en se branchant à des prises de courant à faible taux d’émissions, en utilisant des carburants marins de rechange ou en installant des hélices silencieuses », explique M. Chester.
« Le programme ÉcoAction jouera un rôle dans nos efforts pour éliminer progressivement toutes les émissions d’origine portuaire d’ici 2050, conformément aux objectifs de réduction des émissions du gouvernement du Canada, et dans le cadre de nos engagements au titre de la Stratégie pour la qualité de l’air des ports du Nord-Ouest, ajoute-t-il. À l’échelle internationale, nous prévoyons de continuer à travailler avec d’autres ports d’envergure mondiale pour mieux harmoniser nos programmes incitatifs respectifs pour les navires et accroître la participation au sein de l’industrie du transport maritime. »
L’Union européenne a reconnu l’indicateur de performance pour la gestion des matières résiduelles de Green Marine Europe et de l’Alliance verte comme moyen de vérification pour l’admissibilité des navires aux rabais sur les droits portuaires.
« Selon la directive publiée par l’Union européenne en janvier dernier, les administrations portuaires devront offrir des réductions sur les droits portuaires aux compagnies maritimes qui déploient des efforts notables pour minimiser les déchets », explique la responsable du programme Green Marine Europe, Antidia Citores. « Les réductions seront obligatoires, mais les montants seront à la discrétion de chaque administration portuaire. »
Le processus menant à l’entrée en vigueur d’une directive européenne dure environ deux ans.
Voir les critères d'admissibilité.