Depuis qu’elle s’est jointe à WWF-Canada il y a presque sept ans, Sigrid Kuehnemund a particulièrement apprécié de contribuer au projet Naviguer dans l’habitat des baleines chapeauté par le Réseau d’observation de mammifères marins (ROMM) en partenariat avec d’autres organismes.
« C'est tellement génial de voir que ce site offre maintenant une plateforme unique pour quiconque utilise une embarcation dans l’habitat des baleines de l’Est du Canada », admet Mme Kuehnemund, vice-présidente, Espèces et industrie, de WWF-Canada.
« Et ce fut un réel plaisir de faire partie de cette grande collaboration dirigée par le ROMM en vue de simplifier l’accès à la réglementation, aux mesures volontaires et à d’autres renseignements. Je sais pertinemment, pour avoir participé à d’autres groupes de travail, que tout cela peut devenir lourd et confus. »
L’organisme WWF-Canada a été principalement chargé de mettre à jour l’information contenue dans le guide intitulé Navires et baleines de l’Atlantique nord-ouest : Guide à l’intention de l’industrie maritime.
La Fédération maritime du Canada (membre fondateur de l’Alliance verte au volet des associations) avait initialement fait appel au ROMM pour collaborer à la rédaction du guide avec l’aide de l'Alliance verte et d’autres organismes.
« Ce guide a été publié initialement en 2014, et il commençait à être désuet. Notre portion du projet consistait donc à réviser la carte de distribution des baleines afin d’actualiser la deuxième édition du guide, publiée en mai 2021 », souligne Mme Kuehnemund, en ajoutant que WWF-Canada considérait comme prioritaire de suivre l’évolution de la distribution des baleines noires de l’Atlantique Nord (une espèce en voie de disparition) et de mettre au point des outils pour aider à atténuer les impacts sectoriels.
« Autour de 2017, les baleines noires de l’Atlantique nord avaient commencé à se déplacer plus au nord en suivant leur source d’alimentation dans le golfe du Saint-Laurent, c’est-à-dire dans une zone beaucoup plus fréquentée en termes de navigation et d’activités nautiques par rapport aux aires d’alimentation traditionnelles. Cette situation a causé la mort d’un plus grand nombre de baleines, affirme Mme Kuehnemund. Comme il ne reste qu’environ 360 spécimens de ces baleines, le gouvernement canadien s’est engagé à les protéger – à l’instar de l’industrie maritime et des groupes comme le nôtre –, et cette plateforme aide vraiment en ce sens puisqu’elle donne accès aux plus récentes données au sein d’un guichet unique afin de protéger les baleines noires et d’autres espèces. »
La principale amélioration de ce guide, c’est qu’il comporte beaucoup de données précieuses provenant des observateurs au sein de l’industrie maritime.
Le guide actualisé adopte également une nouvelle approche pour mettre en évidence les zones à risque où les navigateurs doivent faire preuve d’une plus grande prudence. « La principale amélioration de ce guide, c’est qu’il comporte beaucoup de données précieuses provenant des observateurs au sein de l’industrie maritime, explique Mme Kuehnemund. Le signalement des observations a incité les navigateurs à s’approprier cet enjeu en contournant les zones où des baleines pourraient se trouver (ou en y réduisant leur vitesse), et en comblant les lacunes avec leurs propres observations pour aider à valider les ensembles de données scientifiques, en particulier dans les endroits éloignés ou difficiles à surveiller. »
Suivant le réchauffement des océans dû au changement climatique, les données d’observation fournies par les équipages prendront une importance croissante pour mieux recenser les allées et venues des baleines alors que leur source d’alimentation continuera probablement de se déplacer ailleurs », conclut Sigrid Kuehnemund.