Les participants de l’Alliance verte contribuent à plus de la moitié des objectifs de développement durable (ODD) définis par les Nations Unies.
Ces constatations sont tirées d’une étude de l’organisme de recherche indépendant sans but lucratif Clear Seas, qui est l’un des supporteurs de l’Alliance verte. L’étude portait sur l’applicabilité des efforts durables de l’industrie maritime canadienne par rapport aux 17 objectifs de développement durable définis par résolution aux Nations Unies.
*article mis à jour le 12 septembre 2024
Notre principale conclusion, c’est que toute entreprise certifiée par l’Alliance verte contribue déjà à au moins 10 ou 11 des 17 objectifs de développement durable, selon son secteur d’activité
La directrice de l’engagement et des questions stratégiques de Clear Seas ajoute : « et ces entreprises en font peut-être davantage si l’on tient compte de leurs autres initiatives hors du programme de l’Alliance verte, dont la vocation est essentiellement environnementale. »
Ce projet est réalisé conjointement avec l’Alliance verte ainsi que l’Association des administrations portuaires canadiennes (AAPC), qui fait partie des associations membres de l’Alliance verte. Les travaux sont fondés sur l’information publique accessible par divers moyens à propos des armateurs, des administrations portuaires ainsi que des exploitants de terminaux et de chantiers maritimes.
« Lorsque Clear Seas nous a proposé cette initiative, nous avions déjà l’intention d’examiner les liens entre les ODD et les indicateurs de performance de l’Alliance verte. L’expertise en recherche de Clear Seas était donc la bienvenue, explique la directrice de programme de l’Alliance verte responsable de ce projet, Véronique Trudeau.
Nous miserons sur ces travaux pour développer des ressources en ligne afin que nos membres et le grand public puissent voir plus clairement les liens entre les indicateurs de performance de l’Alliance verte et les ODD pertinents.
En juillet 2017, les Nations Unies avaient d’abord publié une résolution contenant les cibles et les indicateurs de chacun des 17 objectifs de développement durable, qui vont de la lutte contre la pauvreté à la réduction des inégalités, en passant par l’action climatique. Chaque ODD comporte généralement de huit à douze cibles, chacune étant assortie d’un à quatre indicateurs permettant de mesurer les progrès accomplis.
Il y a déjà plus de la moitié du chemin derrière nous vers les objectifs de 2030, et nous voulions mesurer la contribution de l’industrie maritime canadienne en vue de leur réalisation.
La responsable de la recherche au centre Clear Seas précise : « Nous voulions également fournir aux intervenants maritimes un autre moyen de communiquer leur contribution durable auprès des personnes qui connaissent peut-être peu l’industrie maritime, qu’il s’agisse d’organismes communautaires, de municipalités ou d’autres. »
Mme Kaufmann a d’abord amorcé ses recherches en excluant les ODD qui ne répondaient pas aux efforts de développement durable dans le secteur maritime. Elle en a ensuite recensé les plus pertinents. « À l’étape suivante, nous avons examiné toutes les données publiques sur les mesures pertinentes pour la durabilité maritime dans les programmes de certification, les rapports sur le développement durable, les programmes de récompenses et de remises environnementales, et d’autres sources », souligne Mme Kaufmann.
Les travaux ont permis de constater qu’à peine 25 % à 45 % des rapports des compagnies maritimes canadiennes contenaient de l’information sur les ODD pertinents. Dans certains secteurs, l’écart était considérable. « Par exemple, sur les 17 chantiers maritimes au Canada, un seul disposait de ce type d’information publique », note Mme Mathieson.
Ça ne signifie pas que ces entreprises ou d’autres ne prennent pas de mesures favorables à la réalisation de ces ODD, mais l’absence de données compilées sur ces activités complique la collecte de ces renseignements
« Grâce à ces travaux, ajoute-t-elle, nous voudrions créer des ressources pour permettre aux entreprises de communiquer plus facilement leurs efforts en matière de développement durable. »
Le nombre de chantiers maritimes ayant publié des données pertinentes augmentera cette année, puisque l’Alliance verte a créé des indicateurs de performance environnementale à utiliser dès cette année pour témoigner de leurs efforts en 2023. « Nous avons créé un ensemble de critères distincts pour les chantiers maritimes quand ces derniers ont commencé à augmenter parmi nos effectifs », explique le président de l'Alliance verte, David Bolduc.
Les chantiers nord-américains sont particulièrement préoccupés par les pratiques durables, ce qui nous incite à multiplier le nombre de critères.
Mme Mathieson pense qu’il pourrait être utile d’élaborer une sorte de liste de contrôle établissant la corrélation entre certaines activités maritimes durables et les objectifs de développement durable ciblés.
Par exemple, on pourrait souligner l’applicabilité des investissements pour réduire les émissions (comme l’alimentation à quai) par rapport à l’objectif 3 (Bonne santé et bien-être) pour souligner les améliorations de la qualité de l’air pour les personnes
« De même, si une administration portuaire dispose d’un programme incitatif pour les navires au port qui utilisent un carburant plus propre, on pourrait aussi cocher l’objectif 3 », ajoute Mme Mathieson.
D’autres objectifs de développement durable très pertinents sont encore peu cités dans les rapports sur les activités maritimes, notamment l’objectif 7 (Énergie propre et d’un coût abordable), l’objectif 11 (Villes et communautés durables), ainsi que l’objectif 15 (Vie terrestre) qui concerne directement la restauration des écosystèmes.
Mme Mathieson espère que ces travaux aideront aussi d’autres compagnies maritimes qui veulent en faire davantage au chapitre du développement durable, mais qui ne savent pas trop par où commencer.
À titre d’exemple, si les exploitants de remorqueurs constatent à quel point les investissements dans la propulsion électrique contribuent à la réalisation de plusieurs ODD, cela pourrait les aider à prendre des décisions éclairées
Dans le cadre de leurs travaux, Mmes Trudeau et Kaufman ont été appelées à examiner, à interpréter et à analyser les interactions directes ou indirectes entres les indicateurs de performance de l’Alliance verte et les ODD afin de bien cerner ces liens.
« On a constaté avec intérêt que le plus récent indicateur de performance de l’Alliance verte – celui sur les écosystèmes aquatiques qui s’applique aux administrations portuaires – était celui ayant la plus forte corrélation avec les ODD, précise Mme Trudeau, avec 16 cibles touchant neufs objectifs étant liés aux critères de l'indicateur. Ce nouvel indicateur était facultatif dans les rapports sur les activités de 2023, mais devient obligatoire à partir de 2024. »
L'indicateur de performance sur les émissions atmosphériques de GES est le deuxième avec la plus grande corrélation avec un total de 13 cibles de 10 ODD différents liés à cet indicateur.
Dans l’ensemble, les critères du programme contribuent à 25 cibles de 11 ODD :
Le rapport complet sera accessible sur le site Web du centre Clear Seas dès que ce dernier aura publié l’étude. Clear Seas exposera ensuite plus en détail ses résultats à l’intention de l’Alliance verte et des membres de l’AAPC. L’Alliance se servira aussi du rapport final pour en intégrer les résultats dans son cadre d’indicateurs de performance.
« Ces renseignements pourront servir de référence pour aider à comprendre plus facilement ce que ça implique sans avoir à décortiquer l’échelle de performance de 1 à 5 pour chaque indicateur de l’Alliance verte, explique Mme Trudeau.
C’est une façon de mettre en lumière la contribution de nos membres pour l’atteinte de ces ODD mondiaux, afin que leurs efforts soient reconnus et pour inciter peut-être d’autres membres de l’industrie à agir dans le même sens.
*Mise à jour en date du 12 septembre 2024 : le rapport est maintenant publié.