Quatre des cinq entreprises canadiennes qui ont obtenu des contrats de développement dans le cadre de l’initiative smartWhales pour faire progresser les solutions utilisant des données satellitaires pour protéger les baleines noires de l’Atlantique Nord dans les eaux canadiennes sont des partenaires de l’Alliance verte.
Les entreprises – Arctus, Global Spatial Technologies Solutions, Hatfield et WSP Canada – avaient toutes répondu à une demande de propositions de juin 2020 de l’Agence spatiale canadienne (ASC). En collaboration avec Transports Canada et Pêches et Océans Canada, l’ASC a attribué des contrats à ces entreprises pour faire progresser le développement de leurs technologies de détection et/ou de prévision des baleines.
Arctus a développé SIMBA, un système de modélisation intégré qui utilise des images satellites pour en savoir plus sur les emplacements probables des baleines. Une partie du projet SIMBA consiste à créer des cartes des zones où se trouve le zooplancton que consomment les baleines afin que ces informations puissent être combinées à des modèles de prévision pour mieux comprendre le comportement et les déplacements des baleines. La présence de phytoplancton, la source de nourriture du zooplancton, est détectée par une variation de la couleur de l’eau. La modélisation 3D des courants du Golfe du Saint-Laurent et d’autres conditions de l’eau par l’entreprise québécoise devrait améliorer l’efficacité d’autres technologies de localisation.
Global Spatial Technology Solutions (GSTS), déjà connue pour sa plateforme de surveillance et d’aide à la décision OCIANA destinée à l’industrie maritime, a créé une fonctionnalité innovante qui utilise les données de divers fournisseurs de satellites pour dépister et détecter les baleines à la surface de l’océan ou juste sous la surface. Ces détections sont utilisées pour indiquer les trajectoires qui présentent des risques de collision avec les navires afin de les éviter dans le cadre des recommandations de données dynamiques sur les itinéraires et la vitesse d’OCIANA aux opérateurs de navires pour optimiser leur arrivée à quai.
Hatfield et ses partenaires ont développé un système qui utilise l’intelligence artificielle pour trouver rapidement et automatiquement des baleines potentielles dans des images satellite. Ce système de détection basé dans l’espace (SBDS) indique uniquement les parties des grandes images satellites où il est possible que des baleines aient été détectées, ce qui réduit d’environ 98 % la zone à vérifier. Lors d’un essai réalisé en 2023 sur une zone de 2 000 kilomètres carrés, le SBDS a localisé 75 % des baleines sur les images satellites en quelques heures seulement, contre plusieurs jours pour un humain. Les emplacements sont enregistrés et affichés sur une carte interactive.
WSP Canada a collaboré avec DHI Water & Environment Inc., un groupe danois spécialisé dans la modélisation des environnements aquatiques, et d’autres partenaires pour développer un système d’aide à la décision (SAD) basé sur le Web qui peut prévoir les habitats propices aux baleines et prédire les mouvements des baleines dans le Golfe du Saint-Laurent jusqu’à trois jours à l’avance. Le SAD est basé sur une modélisation universitaire et commerciale qui comprend des caractéristiques hydrodynamiques et écologiques, comme la température de l’océan, les courants et les charges en nutriments, ainsi que des trajectoires précises des navires. Par exemple, WSP suit les traces huileuses laissées sur l’eau par les bancs de copépodes – le zooplancton dont se nourrissent les baleines noires – qui apparaissent sous forme de taches sur les images satellite. La précision du système a déjà été vérifiée sur la base de cinq années d’enregistrements. La prochaine phase permettra de valider la précision de l’outil en temps réel.
Les baleines noires de l’Atlantique Nord, une espèce comptant moins de 400 individus, ont migré vers le nord au cours de la dernière décennie et passent désormais l’été dans le Golfe du Saint-Laurent, ce qui rend la nouvelle technologie importante pour éviter les collisions. Une meilleure prévision des risques limitera les ralentissements nécessaires des navires et/ou les restrictions de zone tout en protégeant mieux les baleines. Un financement supplémentaire est nécessaire pour tester davantage certaines de ces technologies avant qu’elles ne deviennent pleinement opérationnelles.