Un projet de recherche d’envergure a récemment été lancé pour mieux évaluer les effets du trafic maritime sur les bélugas, espèce emblématique et menacée de l’estuaire du Saint-Laurent. L’initiative, menée par Pêches et Océans Canada, par l’entremise de l’Institut Maurice-Lamontagne, vise à concilier la présence humaine croissante et la préservation de ce mammifère marin.
Quatre radars ont été installés en juin sur la côte de l’île Verte, de l’île Rouge et de l’île aux Pommes, couvrant une zone cruciale pour les bélugas, le chenal sud. Cette zone accueille notamment une communauté de femelles et de jeunes, particulièrement vulnérables aux perturbations humaines.
L’étude vise à mieux cerner l’impact du bruit maritime sur la vie des bélugas, qui utilisent un langage acoustique complexe pour communiquer et s’orienter. Les sons produits par les navires peuvent brouiller ces signaux vitaux et nuire à leur alimentation et à leur reproduction. Elle permettra également de dresser un portrait plus précis du trafic de plaisance, en détectant les navires plus petits ou non équipés d’un système d’identification.
Le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), qui compte parmi ses collaborateurs plusieurs supporteurs de l’Alliance verte tels qu’Ocean Wise, le Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, le Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM) et le Réseau Québec maritime, salue cette initiative. Selon son directeur scientifique, Robert Michaud, l’étude permettra de combler le manque de connaissances sur les interactions entre les plaisanciers et les bélugas.
L’étude, dont l’analyse des données s’échelonnera sur plus d’un an, s’intègre dans la deuxième phase du Plan de protection des océans (2023-2028). Elle constitue un jalon essentiel dans les efforts visant à assurer la survie de cette espèce emblématique du Saint-Laurent.
Crédit photo : Courtoisie du GREMM