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Q&R avec David, directeur général de l’Alliance verte

23 février 2022

David Bolduc a été nommé Directeur général de l’Alliance verte en 2010 après avoir participé activement à la création du programme de certification environnementale lorsqu’il était employé de l’une de ses associations fondatrices, la Société de développement économique du Saint-Laurent. En résumé… il fait partie des meubles du programme! C’est avec une grande agilité, de la persévérance et beaucoup de tact que David a su veiller à la croissance continue de l’Alliance verte, autant son membership que la portée de son programme. En 2014, David a obtenu le Prix du Saint-Laurent de la Sodes afin de souligner sa contribution exceptionnelle à l’industrie maritime.

Aujourd’hui, en tant que directeur général, David Bolduc est responsable de la planification stratégique de l’Alliance verte, en supervise l’administration et le développement du programme. Il est à la tête d’une équipe de six employés établis à Québec, Halifax et Seattle.

Q : Aux tout débuts, pourquoi donc as-tu accepté de relever le défi d’être le directeur général d’une si jeune organisation, dépendante de la participation volontaire de ses membres ?

R : J’ai accepté, car j’étais jeune et fou! Sérieusement, ce n’était quand même pas un saut dans l’inconnu. Il y avait un engagement très fort des compagnies qui ont participé à la création de l’Alliance verte et je travaillais sur ce projet depuis déjà quatre ans à la Sodes au moment où j’ai été nommé directeur général. Il faut dire que c’était, de loin, mon dossier préféré, parfaitement en phase avec mes valeurs profondes quant à la protection de l’environnement. Quand on m’a offert l’opportunité de prendre l’organisation en charge, l’appel a été irrésistible. Ayant participé à sa naissance, disons que j’ai développé un sentiment d’attachement qui dépasse la simple fierté professionnelle.

Q : À la création du programme en 2007, quel a été le plus grand défi pour convaincre la quarantaine d’entreprises de l’industrie maritime du Canada et des États-Unis (membres fondateurs) de volontairement évaluer leur performance environnementale?

R : Le plus grand défi était de convaincre les compagnies maritimes et les ports que cette certification volontaire allait fonctionner. Au moment du lancement en octobre 2007, certains éléments clés étaient encore incertains. Les critères d’évaluation étaient connus, mais pas les détails de mise en œuvre puisque le guide d’autoévaluation n’était pas encore rédigé. Nous n’avions pas encore déterminé non plus quelle forme prendrait la première déclaration publique des résultats. Il fallait donc une certaine dose de foi pour se lancer dans l’aventure malgré l’incertitude. C’est le propre des précurseurs je crois! Je tiens ici à souligner l’extraordinaire travail de mobilisation effectué par les six associations qui ont participé à la fondation de l’Alliance verte.

Q : Aujourd’hui, le membership de l’Alliance verte compte 165 participants, 125 partenaires, 43 associations et 92 supporteurs. Au moment de la création du programme, avais-tu de telles prévisions/ambitions pour son avenir?

R : Pas du tout! Si on m’avait dit ça en 2007, je n’y aurais pas cru. Ce n’est qu’en 2010, au moment où le port de Prince-Rupert a fait une demande d’adhésion et où nous avons ouvert la certification à toutes les entreprises maritimes canadiennes et américaines que j’ai commencé à voir le potentiel énorme de l’Alliance verte. Et en 2020, nous sommes vraiment passé à un autre niveau avec la création de Green Marine Europe. De voir qu’un groupe environnemental reconnu comme Surfrider Foundation Europe gère le programme européen représente une réelle consécration de la crédibilité de notre modèle basé sur l’ouverture, le dialogue et la transparence.

Q : Depuis ta nomination comme directeur général de l’Alliance verte le 1er janvier 2010, quelle est la réalisation de l’Alliance verte dont tu es le plus fier?

R : Ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir monté une équipe aussi formidable! Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai lu de la surprise dans le visage des gens quand ils apprenaient qu’on fonctionne avec une équipe de 6-7 personnes, alors qu’ils imaginaient le double. Ça en dit long sur l’efficacité qu’il faut avoir pour dégager une image si professionnelle. C’est un honneur pour moi d’être entouré de gens si compétents et passionnés par notre mission.

L’autre élément dont je suis très fier est d’avoir su maintenir au fil des ans l’équilibre délicat de notre programme. Pour conserver le support des groupes environnementaux et des gouvernements tout en maintenant l’adhésion des compagnies certifiées, il faut un savant mélange d’objectifs ambitieux, d’esprit pratique… et de diplomatie!

Q : La portée du programme est plus vaste, il compte aujourd’hui 14 indicateurs de rendement sur lesquels s’évaluent les participants, comment s’inscrit l’Alliance verte dans la transition écologique et durable de l’industrie en particulier et de la société en général?

R : Notre programme a énormément évolué depuis 15 ans, en phase avec les nouvelles réalités environnementales auxquelles nous sommes confrontées. Nous sommes en « mode consultation » de façon permanente avec nos membres, ce qui nous permet de bien cerner les priorités et de fixer des objectifs communs. Ceci nous a permis de prendre les devants sur la réglementation à plusieurs reprises sur des enjeux aussi diversifiés que le bruit sous-marin, le recyclage des navires et la gestion des matières résiduelles. C’est aussi ce qui nous a amenés plus récemment à déborder du cadre strictement environnemental pour intégrer des enjeux de développement durable avec notre nouvel indicateur sur les relations avec les communautés.

Il y a plusieurs facteurs externes qui amènent notre industrie à améliorer sa performance environnementale – réglementation, technologie, orientations politiques, etc. – mais  je suis convaincu que l’Alliance verte joue un rôle significatif dans l’accélération de ce mouvement.

Q : Le rôle de directeur général vient avec son lot de responsabilités, comment décroches-tu pour assurer un équilibre travail / vie personnelle?

R : Effectivement, il ne s’agit pas là d’un travail de 9 à 5. Même en fermant l’ordinateur, certains problèmes et défis continuent de nous trotter dans la tête les soirs et les fins de semaine. Après maintenant plus de 20 ans de carrière et deux ans de pandémie, je réalise à quel point il est important pour la santé mentale de s’imposer des périodes de décrochage complet. Ce qui fonctionne le mieux pour moi, c’est la photographie, et depuis deux ans, plus particulièrement la photographie d’oiseaux. Ça rejoint mon besoin de connecter avec la nature, mon côté artistique avec la composition des prises et même mon côté geek avec les appareils électroniques et le traitement des images. Rien de mieux pour décrocher!

Pour les curieux : https://davidbolduc.mypixieset.com/

Q : Si tu pouvais choisir un participant à qui rendre visite en personne (et que tu n’as pas encore visité!), lequel serait-ce et pourquoi ?

 R : Impossible pour moi de choisir sur la base d’une préférence d’un participant par rapport à un autre, alors je vais choisir sur la base géographique puisque je suis sérieusement en manque de voyage depuis le début de la pandémie. J’irais donc visiter la division australienne du Groupe CSL!

 

Pour en savoir sur la genèse de l’Alliance verte, nous vous invitons à consulter l’article « 10 ANS… & ÇA CONTINUE ! » publié dans le Magazine de l’Alliance verte : https://issuu.com/allianceverte-greenmarine/docs/greenmarine-allianceverte-mai2017/10