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L’Alliance verte célèbre ses 10 ans aujourd’hui!

23 octobre 2017

Le 23 octobre 2007, il y a 10 ans aujourd’hui, le programme environnemental de l’Alliance verte était officiellement lancé au port de Québec. Cette initiative volontaire comptait alors 34 participants, comparativement à 114 à ce jour. En cette journée festive, nous vous proposons de jeter un coup d’œil dans les coulisses de la création du programme en lisant cet article écrit par la journaliste Julie Gedeon dans le Magazine de l’Alliance verte, publié en mai 2017, qui relate la genèse du programme. 10 ans et ça continue…

Une décennie remarquable d’amélioration continue et d’excellence environnementale

L’Alliance verte célèbre son 10e anniversaire. En effet, le 23 octobre 2017, le programme nord-américain de certification environnementale passera le cap de la décennie, après avoir surpassé les attentes de plusieurs de ses instigateurs.

« Quelle satisfaction de souligner les réalisations jusqu’ici, maintenant que notre programme regroupe plus d’une centaine de participants du Canada et des États-Unis, et même d’aussi loin que l’Australie! » affirme le directeur général de l’Alliance verte, David Bolduc. « Et c’est aussi une belle occasion de faire le point avant d’élargir nos horizons avec des objectifs nouveaux ou révisés. »

L’actuel directeur Affaires gouvernementales et Développement durable de Fednav, Marc Gagnon, dirigeait la Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes) à l’époque où l’Alliance verte n’était encore qu’une vague idée.

« La Sodes avait publié une déclaration environnementale d’une page en lien avec la situation sur le fleuve Saint-Laurent, se souvient M. Gagnon. C’était une démarche modeste, mais qui témoignait néanmoins d’une prise de conscience commune des intervenants sur l’importance de minimiser les incidences du transport maritime sur le fleuve. »

Conscient qu’il fallait étayer cette bonne volonté par des actions concrètes, M. Gagnon avait alors sollicité la participation de Claude Mailloux, le spécialiste de ces questions à la Sodes, pour ébaucher un plan en ce sens. « Claude était en fin de mandat à la Sodes, mais il a tout de même préparé un cadre stratégique exhaustif englobant pratiquement tous les aspects environnementaux du transport maritime sur le Saint-Laurent. »

Depuis Ottawa, la Chambre de commerce maritime prenait acte elle aussi des pressions des groupes environnementalistes sur l’industrie pour contrer le commerce maritime dans la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent. En effet, la propagation d’espèces aquatiques envahissantes (EAE) par le biais des eaux de ballast suscitait de plus en plus d’attention médiatique et de préoccupations auprès du public.

« L’industrie maritime n’était pas très efficace à faire valoir ses efforts pour freiner la propagation des EAE ni à mettre en valeur les avantages environnementaux du transport maritime », admet Ray Johnston, président de l’Alliance verte et ancien dirigeant de la Chambre de commerce maritime.

 

L’engagement des PDG

Devant cette situation préoccupante, les représentants de la Chambre et de la Sodes se sont donc réunis pour envisager une réponse plus adéquate.

« Très vite, nous en sommes venus à la conclusion que même si nos associations respectives souhaitaient jouer un rôle important, aucun résultat valable ne serait possible sans l’engagement direct des gens de l’industrie, souligne M. Johnston. Nous avons donc organisé une rencontre avec les principaux PDG du secteur, en date du 30 mai 2005. »

Lors de cette rencontre, les représentants des associations ont exposé la situation aux PDG, en leur faisant valoir les moyens mis de l’avant par les secteurs minier et forestier devant des problématiques similaires.

« D’emblée, il semblait clair que personne ne souhaitait une simple campagne de bonne conscience écologique en réponse aux reportages négatifs, affirme M. Johnston. Les PDG voulaient plutôt un cadre fiable pour mesurer clairement les progrès environnementaux et pour en rendre compte. Il fallait qu’un tel cadre soit inclusif pour toutes les compagnies maritimes engagées envers l’amélioration continue, peu importe leur taille ou les ressources à leur disposition. »

Au fil des échanges, trois PDG ont finalement accepté de diriger officiellement les démarches concertées en vue d’inciter d’autres intervenants à se joindre à eux.

Des heures et des heures de bénévolat…

Initialement, de nombreuses discussions sur la nature du futur programme ont eu lieu entre les PDG et les représentants des organisations. Peu à peu, d’autres associations sectorielles ainsi que des compagnies maritimes et des administrations portuaires ont voulu se joindre aux discussions.

« Je suis encore étonné de la générosité des membres fondateurs, qui ont consacré bénévolement des heures innombrables à ces réunions, à ces conférences téléphoniques et à d’autres rencontres de suivi pour ébaucher le cadre officiel de notre programme », confie M. Bolduc, qui était alors coordonnateur au sein de la Sodes.

La directrice de l’environnement et des questions de santé et sécurité de l’Administration portuaire de Hamilton, Marilyn Baxter, se souvient des multiples échanges qui avaient lieu à l’époque. « Nous recherchions un système de gestion environnementale, et l’Alliance verte en était justement à définir le sien en ciblant des thèmes environnementaux communs à tous les intervenants du secteur maritime, en tenant compte de notre réalité d’exploitation. »

« Puisque l’Alliance verte avait l’assentiment des PDG depuis le commencement, j’ai toujours eu l’appui de la direction pour consacrer du temps à cette initiative, ajoute Mme Baxter. Et notre port bénéficie encore aujourd’hui de la mise en commun des idées, du savoir et de l’expérience qui en résulte. »

Dans un premier temps, les priorités de la nouvelle entité portaient sur les EAE, les émissions de polluants atmosphériques, les gaz à effet de serre, les résidus de cargaison, les eaux huileuses et les conflits d’usage (bruit, poussière, odeurs, éclairage et autres nuisances découlant des activités portuaires).

« Nous avons décidé d’établir une échelle de qualification de 1 à 5 pour que les gens en dehors de l’industrie puissent prendre la mesure des accomplissements par rapport aux critères du programme », explique M. Bolduc.

Des collaborateurs clés

Dès le départ, les PDG insistaient pour se doter de moyens de contrôler la crédibilité et la transparence des rapports d’évaluation détaillés des participants. « Il faut dire que les entreprises se sont parfois montrées réticentes à cet égard, parce que certaines d’entre elles n’étaient pas habituées à dévoiler les détails de leurs activités, rappelle M. Johnston. Cependant, les PDG ont insisté pour que les résultats soient régulièrement soumis à une vérification indépendante, pour pouvoir publier les résultats en toute confiance. »

Au début, l’Alliance verte n’avait qu’un seul vérificateur. Depuis, 25 autres ont été formés, évalués et certifiés.

Et les fondateurs de l’Alliance verte ont innové en invitant d’autres intervenants sectoriels à contribuer à l’évolution. « Plutôt que de perpétuer l’habituelle réticence des gens de notre industrie à discuter avec ces groupes-là, nous avons convié les groupes environnementaux, les scientifiques et les responsables des organismes gouvernementaux à nos discussions pour qu’ils nous fassent part de leur point de vue éclairé, note M. Bolduc. À l’heure actuelle, ces supporteurs sont un peu plus d’une cinquantaine et contribuent encore à définir notre programme. C’est là une particularité unique de l’Alliance verte. »

Travailler en partenariat

Il n’a pas fallu longtemps pour constater que l’Alliance verte aurait besoin d’une équipe administrative, ce qui a incité la Chambre et la Sodes à mettre sur pied un groupe de travail temporaire. « Ça a fonctionné à merveille, raconte Marc Gagnon. Sous la supervision de Ray Johnston, la Chambre a pris en charge l’encadrement des PDG et le recrutement de nouveaux intervenants, pendant que la Sodes (sous ma supervision et avec l’aide de David Bolduc) a sollicité les entreprises sectorielles pour peaufiner les détails du programme et assurer sa mise en œuvre sous la gouverne du nouveau conseil d’administration de l’Alliance verte. »

À peu près tout le monde a été invité à participer au processus, qu’il s’agisse d’armateurs, d’administrations portuaires ou même d’exploitants de terminaux, du côté canadien ou américain des Grands Lacs et du Saint-Laurent. « Dès le départ, il était capital de privilégier le volet binational de ce programme en réunissant les intervenants concernés, rappelle M. Johnston. Les sept associations maritimes alors engagées auprès du premier conseil d’administration de l’Alliance verte ont été de véritables ambassadrices en incitant activement leurs propres membres à se joindre au programme. »

Le président de la Fédération maritime du Canada, Michael Broad, se souvient que son organisme n’a pas hésité à faire appel à ses membres. « Il nous semblait tout à fait sensé de leur recommander ce programme plutôt que de chercher à réinventer la roue, dit-il. Et il était évident que l’industrie maritime aurait beaucoup plus d’impact si elle s’exprimait à l’unisson. »

Nouveau cadre de gestion

En à peine deux ans, la Corporation de l’Alliance verte (une entité sans but lucratif) comptait déjà assez de membres pour justifier la nomination d’un directeur général, et le choix s’est naturellement porté sur David Bolduc, qui avait participé activement au projet depuis les premiers jours.

« C’est bien sûr à moi que revient le mérite d’avoir embauché David à la Sodes et de l’avoir laissé partir vers l’Alliance verte! » plaisante Marc Gagnon. « Il faut dire qu’il a accompli un travail remarquable pour assurer la direction et l’expansion de cet organisme. »

À l’origine, les fondateurs n’avaient pas l’intention d’étendre le programme au-delà de la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent, mais ils ont dû revenir sur leur décision lorsque l’Administration portuaire de Prince Rupert (APPR) a voulu se joindre à l’initiative. « Les objectifs d’excellence environnementale et d’amélioration continue de l’Alliance verte répondaient largement à notre approche globale pour le développement durable », explique le directeur des questions de durabilité de l’environnement pour le compte de l’APPR, Jason Scherr.

Néanmoins, l’Alliance verte a minutieusement étudié les conséquences éventuelles d’une telle expansion avant donner son feu vert. « L’expansion ne doit pas se faire au détriment des particularités environnementales régionales, déclare M. Bolduc, et nos comités consultatifs régionaux ont la responsabilité de s’en assurer. »

Une expansion continue

Le programme connaît une croissance soutenue à l’heure actuelle, surtout aux États-Unis. « En ce moment, le programme est à parité quant au nombre de ports canadiens et américains, et on s’attend à une augmentation à court terme du côté des États-Unis », précise David Bolduc.

L’Alliance verte compte aujourd’hui trois fois plus de membres qu’initialement, une situation largement attribuable à l’expansion aux États-Unis. La croissance de l’organisme au cours des prochaines années pourrait aussi provenir majoritairement du volet américain, puisque les compagnies maritimes américaines sont de plus en plus conscientes des avantages du programme environnemental.

D’ailleurs, l’Alliance verte s’organise déjà activement pour desservir ses participants actuels et éventuels en territoire américain, ayant ouvert son deuxième bureau régional à l’automne 2014 à Seattle (Washington), d’où travaille la directrice du programme pour la côte Ouest, Eleanor Kirtley.

L’augmentation du bassin de membres a aussi entraîné l’embauche de Thomas Grégoire, l’année dernière, à titre de directeur du programme pour la côte Est et les Grands Lacs, à partir du nouveau bureau de Halifax (Nouvelle-Écosse). Les responsabilités qui lui sont déléguées permettront à Véronique Nolet de se concentrer davantage sur ses autres tâches, notamment à titre de directrice du programme pour la région du Saint‑Laurent.

À l’heure du bilan de la dernière décennie, David Bolduc et Ray Johnston s’entendent pour dire que le parcours fructueux de l’Alliance verte fait écho à l’engagement exemplaire des intervenants du secteur maritime pour la protection de l’environnement.

« En ce qui concerne l’avenir, je n’ai aucun doute que l’Alliance verte continuera de jouer un rôle central dans l’instauration de nouvelles normes, toujours plus rigoureuses, en vue d’assurer l’excellence environnementale dans l’ensemble des activités maritimes, en mer et à quai », affirme Ray Johnston.

« La performance environnementale de nos participants suit une courbe ascendante année après année, ce qui illustre l’efficacité de cette initiative volontaire pour évaluer et améliorer continuellement le développement durable de l’industrie, conclut M. Bolduc. L’ouverture de nos participants devant les enjeux émergents est une réelle source de motivation. »

Vous pouvez lire d’autres articles sur la création du programme et d’autres sujets pertinents qui touchent la performance environnementale de l’industrie maritime dans la version en ligne du Magazine de l’Alliance verte.

Dévoilement d’une plaque marquant les 10 ans de l’Alliance verte par Marc Gagnon et Gerry Carter, respectivement président de la Sodes et de Canada Steamship Lines au moment du lancement du programme environnemental.